Ballade du Villon de Montmartre – Jules de Marthold – 1921
Grand Testament : CXXXVI
A Henri Béraldi.
Du mont Palatinus à Rome
Au mont qu’on dit Valérien,
Plus secrets semblaient que la Somme
Les Testaments du gai vaurien.
On vous estimait du Troyen,
Croyant renard la blanche martre.
Legs écrits en parisien.
Fi ! c’est le Villon de Montmartre !
Se souciant du sens, en somme,
Comme d’une peinture un chien
Ou comme un poisson d’une pomme,
Chaque savant, donnant le sien,
Te rend, tout augmenté de rien,
Manuscrit, tavelé de dartre !
Mais du texte qu’on entend bien,
Fi ! c’est le Villon de Montmartre !
Sans voir dans le poète l’homme
Qui, faisant mal, comprit le bien,
Pauvre Tantalus gastronome,
Et dont l’âme fut d’un chrétien,
On t’annote, Dieu sait combien !
A tonneau vieux épaisse tartre.
Quant au vivant faubourien,
Fi ! c’est le Villon de Montmartre !
ENVOI
Prince, il n’est qu’obscur livre ancien
Mis sous cuir de Cordoue en chartre ;
Pour cettui, lu du plébéien,
Fi ! c’est le Villon de Montmartre !
Oeuvres de François Villon né 1431 - Préface de Jules de Marthold - 1921