Débauche de deux écclésiastiques – 1760
Procès-verbal qui constate la débauche du sieur Louis-Michel Charle, prêtre, vicaire de Clichy-la-Garenne, trouvé avec des femmes de prostitution dans ledit cabaret où il soupoit. Du 21 juillet 1760. (commissaire Grimperel. Marais, inspecteur.)
L’an mil sept cent soixante, le lundi vingt-un juillet à minuit et demi, nous Michel-Martin Grimperel, avocat en parlement, conseiller du roi, commissaire au châtelet de Paris, en exécution des ordres à nous adressés par M. le lieutenant-général de police et à la réquisition de sieur Louis Marais, inspecteur de police, nous étant transportés sur le boulevard de la rue Chariot, au cabaret où pend pour enseigne le cadran bleu, tenu par le nommé Neveu, traiteur, et montés en une chambre au deuxième étage, y avons trouvé deux ecclésiastiques attablés avec deux femmes de débauche à l’un desquels ayant demandé ses nom, surnom, âge, qualités, pays et demeure, il nous a dit se nommer Louis Michel Charle, âgé de vingt-quatre ans et demi, natif de Saint-Germain-en-Laye, prêtre du diocèse de Paris, vicaire de Clichy-la-Garenne pour Paris, demeurant audit Clichy-la-Garenne, logé à Paris, chez la veuve Talon, logeuse, rue Saint-Martin, vis-à-vis la cloche ; lui ayant demandé à quelle occasion il se trouve avec lesdites femmes dans l’endroit où nous sommes, et ce qui s’est passé entre lui et elle ; il nous a dit que passant rue Tiquetonne, il a accosté ces femmes, et ne voulant point monter chez elles, il leur a proposé de venir souper sur le boulevard, ce qu’elles ont accepté et y sont venues ; qu’il ne s’est passé autre chose entre lui et elles que des attouchemens sur la gorge et ailleurs ; ayant interpellé la plus âgée de ces particulières de nous dire ses nom, surnom, âge, qualités, pays et demeure, et ce qui s’est passé entre elle et ledit ecclésiastique, elle nous a dit se nommer Françoise Saccin, dite Briot, âgée de trente ans, femme du monde, native de Paris, demeurante rue Tiquetonne, qu’il ne s’est passé autre chose entre elle et ledit ecclésiastique que des attouchemens ; après quoi ledit sîeur Charle est resté en la possession dudit sieur Marais qui s’en est chargé pour s’assurer s’il ne nous en a pas imposé sur ses noms, qualités et demeure, dont nous avons fait et dressé le présent procès-verbal, etc.
Lettre adressée à M. le lieutenant de police par l’inspecteur.
Monsieur,
Je me suis aujourd’hui transporté, sur le minuit, avec le sieur commissaire Grimperel sur le boulevard, dans un cabaret tenu par le nommé Neveu, marchand de vin à l’enseigne du cadran bleu, où nous avons trouvé attablé le sieur Louis-Michel Charle, âgé de 24 ans et demi , natif de Saint-Germain-en-Laye, prêtre du diocèse de Paris, vicaire à Clichy-la-Garenne, près Montmartre, y demeurant ordinairement, de présent logé rue Saint-Martin , chez le sieur Dumage son ami, lequel étoit attablé avec les nommées Briot et Thérèse Dieu ; il m’a donné sa reconnoissance, portant qu’il les a amené dans ce cabaret, n’ayant pas voulu monter chez ces filles, rue Tiquetonne, dans la crainte d’y être surpris, et ce dans le dessein de s’amuser, comme de fait il a déclaré s’être amusé dans ce cabaret avec ces deux filles par des attouchemens charnels seulement ; ledit sieur commissaire a de ce que dessus dressé procès-verbal ; et après avoir vérifié les noms, qualités et demeure dudit sieur Charle, il a été relaxé.
Marais.
Le Curé de S.t ....... accompagné de deux Diables descend dans l’Empire des Demons pour demander a Belzebuth leurs Princes des secours pour tacher sil est possible d’empecher l’éxécution de la Constitution Civile Ecclésiastique. Ou va t’en au Diable - 1791
Procès-verbal à l’effet de constater la débauche du sieur Pierre Dumage, clerc minoré du diocèse de Laon, et chanoine de la même cathédrale, trouvé avec des femmes de débauche. Du 21 juillet 1760. (commissaire Grimperel. Sieur Marais, inspecteur)
L’an mil sept cent soixante, le lundi vingt un mai , heure de minuit nous Michel-Martin Grimperel, avocat en parlement, conseiller du roi, commissaire au châtelet de Paris, en exécution des ordres à nous adressés par monsieur le lieutenant - général de police, et à la réquisition de sieur Louis Marais, inspecteur de police, sommes avec lui transportés sur le boulevard de la rue Charlot, en un cabaret où pend pour enseigne Cadran bleu, tenu par le nommé Neveu, traiteur, et montés en une chambre au premier étage ayant vue sur le boulevard, nous y avons trouvé deux ecclésiastiques, attablés avec deux femmes de débauche, à l’un desquels ecclésiastiques nous commissaire ayant demandé ses nom, surnom, âge, qualités, pays et demeure, il nous a dit se nommer Nicolas-Pierre Dumage, âgé de 25 ans , natif de Laon en Picardie, clerc minoré du même diocèse, et chanoine de la Cathédrale actuellement, et depuis deux jours qu’il est sorti du séminaire Saint-Magloire pour retourner dans sa province, logé rue Saint-Martin, chez la veuve Talon, vis-à-vis la cloche, lui ayant demandé qui lui a procuré lesdites femmes, et comment il se trouve avec elles, il nous a dit que passant rue Tiquetonne, et ne voulant point monter chez elles, il leur a proposé d’aller souper sur le boulevard, ce qu’elles ont accepté, et est revenu avec elles et un de ses amis ecclésiastique en l’endroit où nous sommes, qu’il ne s’est passé entre lui et l’une desdites femmes que des attouchemens de toute nature, tant dans le carrosse en venant que dans la chambre où nous sommes ; ayant interpellé une desdites femmes, que ledit sieur Dumage a déclaré avoir touché, de dire ses nom, surnom, âge, qualités, pays et demeure, elle nous a dit se nommer Therese Dieu, âgée de 17 ans, native d’Erenne en Picardie, proche Amiens, demeurante rue Tiquetonne, avec la nommée Briot, femme du monde et l’ayant interpellée de nous dire ce qui s’est passé entre elle et ledit ecclésiastique, elle nous a dit qu’il ne s’est passé autre chose que des attouchemens, après quoi ledit ecclésiastique est resté en la garde dudit sieur Marais, jusqu’à ce qu’il ait vérifié s’il ne nous en a point imposé sur ses noms, qualités et demeure, dont nous avons dressé le présent procès verbal.
L’Abbé Raynal en délire : quand j’étais prêtre, dis-tu quelque part dans cet ouvrage qui te valut l’approbation de l’Europe, et qui dépose aujourd’hui contre toi... Ah ! sans doute tu l’es encore, tu le fus, et tu le seras toujours,... abbé de cour ; abbé du monde ! - 1791
Lettre adressée à M. le lieutenant de police par l’inspecteur.
Monsieur,
Je me suis aujourd’hui transporté, sur le minuit, avec le commissaire Grimperel, sur le boulevard dans un cabaret tenu par le nommé Neveu, marchand de vin, à l’enseigne du cadran-bleu, où nous avons trouvé attablé le sieur Nicolas-Pierre Dumage, âgé de 25 ans , natif de Laon, clerc minoré et chanoine de la cathédrale de ladite ville, demeurant à Paris, rue Saint-Martin, chez la veuve Talon logeuse en garni, attablé avec les nommées Briot et Therese Dieu ; il m’a donné sa reconnoissance, portant qu’il les a amené dans ce cabaret, n’ayant pas voulu monter chez ces filles rue Tiquetonne, dans la crainte d’y être surpris, et ce dans dans le dessein de s’amuser ; comme de fait il a déclaré s’être amusé avec ces deux filles par des attouchemens charnels seulement. Ledit sieur commissaire a de ce que dessus dressé procès-verbal ; et après avoir vérifié les noms, qualités et demeure dudit sieur Dumage, il a été relaxé.
Marais.
N. B. On voit bien que l’aventure de ces deux ecclésiastiques étoit susceptible d’être inserée dans le même procès-verbal, mais le commissaire et l’inspecteur gagnoient le double en faisant deux écrits, ce qui s’appelloit faire d’une pierre deux coups.
La Chasteté Du Clergé Dévoilée, Ou Procès-Verbaux Des séances du clergé chez les filles de Paris, Trouvés A La Bastille - 1790