A l’ombre de la Sorbonne, rue des Cordiers, se trouve l’établissement du Cochon fidèle.
Ce nom est expliqué par une légende assez apocryphe : Un jeune cochon — d’où sortait-il ? — venait chaque jour dans la rue contempler par la vitre la demoiselle du comptoir, et, des heures entières, il restait en extase. Un garçon — bon coeur ! — avait soin de lui ménager le rideau toujours relevé.
Un beau matin la demoiselle se maria et reparut dame au comptoir.
L’animal revint prendre son poste, mais ce n’était plus avec cette allure de l’amant qui espère. Pourtant, pas un cri plaintif ! pas un grognement de reproche ! une douleur muette. L’oeil était mélancolique et s’éteignait chaque jour, car le malheureux refusait toute nourriture. — Un soir, à l’heure de la fermeture, il se glissa dans la maison, et le lendemain on le trouva mort sur la chaise du comptoir où s’asseyait son inhumaine. — Il n’avait pas eu besoin de se donner du courage, car on retrouva intacts les carafons d’eau-de-vie du comptoir.
Telle est la légende du "Cochon fidèle". Croyez-en ce que vous voudrez.
Cette brasserie est très-fréquentée par les étudiants,qui y trouvent d’excellente bière. La salle est un vrai musée ; les murs ont été illustrés par de nombreux crayons et pinceaux fantaisistes qui ont laissé de très-remarquables souvenirs de leurs stations dans l’établissement. Ce musée vaut la visite.
Eugène Chavette — Restaurateurs et restaurés — 1867
Le cabaret du Cochon fidèle, ou bien du Cochon amoureux sur le site Autour du Père Tanguy
Le Cochon fidèle – 1867
Histoires insolites sur Paris
Si la renommée mondiale de Paris s’est construite grâce à son charme et son atmosphère romantique, de nombreuses histoires insolites ont également contribué à faire de la capitale une ville à part. Des légendes aujourd’hui profondément ancrées dans la culture française, nées et amplifiées à Paris.
Un nom de rue qui a bien changé
La jolie rue du Pélican, à côté du Louvre et du Palais Royal, est une transformation de son nom d’origine : la rue du Poil au Con. Située juste derrière l’enceinte Philippe-Auguste, elle faisait partie des rues où la prostitution était légale sous Louis IX (Saint-Louis).