Le pilori des Halles

Ce Pilori était situé aux Halles ; en 1295, était un puits appartenant à un bourgeois du nom de Lori et un gibet placé à côté en prit le nom. On construisit sur l’emplacement du puits Lori comblé, une tour de pierre octogone, dont l’étage supérieur était percé de grandes fenêtres sur toutes ses faces. Au milieu de cette tour était une roue en bois, tournant sur pivot et percée de trous par lesquels on faisait passer la tête et les bras de la personne condamnée. On l’exposait ainsi aux regards, aux quolibets et aux insultes de la foule pendant trois jours consécutifs de marché, durant l’espace de deux heures et, de demi-heure en demi-heure, on faisait tourner la roue, afin que le malheureux exposé put être vu de tous côtés. Il était permis de lui jeter de la boue et des ordures, mais non des pierres et autres objets de nature à le blesser. pilori des halles Souvent après l’exposition, le condamné était exécuté, soit qu’on lui tranchât la tête sur un billot, soit qu’on le pendit. En 1516, la populace indignée de voir le bourreau Fleurant s’y reprendre à deux fois pour trancher la tête d’un condamné, renversa le pilori sur lui et l’étouffa sous les décombres, mais en 1542, le pilori des Halles fut reconstruit. Parfois, le pilori constituait la seule peine prononcée ; tel était le cas pour les concussionnaires, les valets convaincus d’insolence envers leurs maîtres, les soldats insubordonnés, les mendiants ; mais le plus souvent, il n’était que l’accessoire d’une peine plus forte, telle que le coupage d’un membre, des oreilles, etc. Un écriteau relatait quelquefois le nom et le crime du condamné. Le pilori fut aboli en 1789 et remplacé par le carcan, qui lui-même, fit place à l’exposition publique qui avait lieu sur la place du Palais de Justice et fut supprimée en 1848.