Les chevaliers du brouillard – 15 février 1881

Avec une audace incroyable, une bande nocturne démolissait les devantures et pillait les boutiques. Elle apportait même dans ses exploits une sorte de fantaisie. Ces estimables voyous entrèrent un soir chez M. J., faubourg Saint-Martin, et y burent et mangèrent toute la nuit, sans rien emporter, pas même la timbale d’argent avec laquelle ils avaient trinqué. Les agents, prévenus, surveillèrent le quartier ; ils aperçurent, une nuit, un individu au guet à l’angle d’une rue latérale ; celui-ci se doutant, à leur approche, de la surveillance dont il était l’objet, quitta son poste d’observation et se dissimula dans l’encoignure d’une porte-cochère. Les agents se dispersèrent et firent semblant d’entrer dans différentes maisons. Au bout de quelques minutes, un coup de sifflet aigu, strident, retentit dans la direction de la rue Saint-Martin. L’individu sortit de l’ombre et se dirigea de ce côté, où il rejoignit deux de ses camarades. Ils étaient en train de se concerter quand les gardiens, tombant sur eux à l’improviste, les arrêtèrent. Faits divers, crimes, délits, accidents de l’année 1881