Un coup d’œil sur le chiffonnier - 1900 ! Si depuis quelques dizaines d’années seulement l’industrie s’est avisée de tirer parti, de transformer et de relancer dans la circulation les marchandises recueillies dans les boîtes à ordures et sur le pavé, le chiffonnier en lui-même existe depuis des temps immémoriaux. Sa trace est difficile, sinon impossible à retrouver aux époques éloignées des Grecs et des Romains. Néanmoins, il existait certainement sous d’autres formes, sous d’autres aspects et les générations passées ont sans nul doute connu le chiffonnier.
L’industrie du chiffon, du détritus, jeté à la rue, si elle a fait vivre de tout temps une nombreuse catégorie d’individus, si actuellement elle fournit rien qu’à Paris du travail à plus de trente mille personnes, n’a jamais, croyons-nous, valu à ceux qui l’ont exercée l’estime et le respect de leurs concitoyens. La liste serait longue des édits, ordonnances, arrêtés et mesures de police pris contre les chiffonniers. Ces modestes et utiles travailleurs, sans lesquels chaque année des millions de marchandises seraient entièrement perdus pour l’industrie ont toujours vu s’exercer contre eux les rigueurs de l’autorité.
Il semble que pendant de longues années, on n’eût jamais voulu croire qu’il leur était possible de gagner leur vie rien qu’en ramassant sur la voie publique les débris de toutes sortes provenant de la consommation journalière des grandes villes.
Déjà, en 1701, l’ordonnance du lieutenant de police d’Argenson est pleine de sous-entendus à cet égard.
Elle concerne les chiffonniers qui infectent l’air par les immondices de leur profession.
« Sur le rapport fait à l’audience de police au Chastelet par maistre Pierre Dumesnil, conseiller du Roy, commissaire au Chastelet de Paris, ancien préposé pour le fait de la police au quartier Saint Martin ; qu’il a reçu plusieurs plaintes tant des bourgeois et des propriétaires, que des locataires de la Rue Neuve Saint-Martin ; de ce que plusieurs particuliers chiffonniers et autres demeurants en ladite rue, Cul-de-sac d’icelle et és environ se mettent de trafiquer de chiens, pour la nourriture desquels ils font provision de chair de chevaux qui infectent le quartier, lesquels chiens au nombre de plus de deux cents, ils laschent la nuit et le jour dans la rue, en sorte que des passans en ont esté mordus ; et lorsque ces chiens sont renfermez, ils troublent par leurs hurlements le repos des habitans pendant la nuit... comme aussi... nonobstant les défenses qui leur furent par Nous réitérées l’année dernière de sortir de leurs maisons à minuit et de marcher dans les rues sous prétexte d’amasser des chiffons, ce qui peut donner lieu à la plus grande partie des vols que se font tant des auvents que des grilles et des enseignes, même causer et favoriser les ouvertures des boutiques, salles et cuisines qui sont au rez-de-chaussée, estant facile auxdits chiffonniers d’en tirer avec les crocs dont ils se servent, les linges et la plupart des choses qu’on a coutume d’y laisser ; à quoy étant nécessaire de pourvoir. ..
« Ordonnons que les arrests, statuts et réglemens de police seront exécutez selon leur forme et teneur ; et en conséquence avons fait défenses à tous chiffonniers, chiffonnières et autres, de vaquer par les rues ny d’amasser des chiffons avant la pointe du jour, à peine de trois cents livres d’amende et de punition corporelle… »
Un coup d’œil sur le chiffonnier – 1900
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